Grève victorieuse à l’hôpital de Montélimar !

Après un mois de grève, les agents de l’hôpital de Montélimar peuvent se féliciter d’avoir fait reculer la direction de l’hôpital sur son projet de réforme budgétaire !

Lors d’un premier article, nous décrivions le mouvement de grève porté par une intersyndicale (CGT-CTFC et un élu indépendant) sur l’hôpital de Montélimar. En raison de son important déficit et sous menace d’une mise sous Contrat de Retour à L’Equilibre Financier (CREF), la direction voulait imposer un plan d’économies budgétaires s’attaquant durement aux conditions de travail des agents. Son plan comprenait l’instauration d’une carence de 24h pour les remplacements d’aides-soignantes et le prélèvement de la demi-heure de repas sur les salaires.
 
Le personnel, déjà sous forte pression, n’a pas à payer la mauvaise gestion financière d’une direction qui entend gérer l’hôpital comme une entreprise produisant des marchandises !
 
Durant tout le mois d’avril, plusieurs journées de grève ont été organisées, certaines par service et d’autres les regroupant. La pétition a dépassé les 1200 signatures. Le mouvement a gagné un soutien large parmi le personnel et le rapport de force a été maintenu malgré les menaces de la direction (assignations par envoi d’huissiers aux domiciles) et les tentatives de division.
Le 2 mai, une nouvelle journée de grève commune à tous les services était prévue et le matin même, le directeur a annoncé « le retrait des mesures budgétaires sous condition que tous les agents puissent donner des idées d’économie ». La levée du mouvement a donc été décidée, tout en prévenant qu’aucune mesure conduisant à la dégradation des conditions de travail ou à la qualité des soins ne serait acceptée.
 
La grève portée par les agents de l’hôpital de Montélimar illustre en beauté que c’est bien par un rapport de force que nous pouvons défendre nos conditions de travail et que la lutte paie ! Pour cela, avoir des syndicats combatifs, prêts à rentrer en conflit avec la direction si nécessaire est un point essentiel pour organiser les travailleurs et gagner sur leurs revendications.
 
Cette situation à l’hôpital de Montélimar n’est malheureusement pas isolée. Et même si la menace de ce plan budgétaire est écartée pour l’instant, la problématique de fond qui y a conduit reste présente, à savoir, le manque d’investissement public dans le système de santé. À l’inverse, les différents gouvernements n’ont fait qu’ouvrir le secteur de la santé au privé et la crise COVID a accéléré encore le processus en laissant des entreprises privées gérées les masques, les tests, les vaccins… Comme pour les secteurs du transport ou de l’énergie, le gouvernement Macron sert les capitalistes qui lorgnent sur ces secteurs économiques et leur sert ainsi sur un plateau de nouveaux marchés, au détriment des usagers et des travailleurs. Dans la santé, si les secteurs les plus rentables n’avaient pas été cédés aux cliniques privées, les hôpitaux se porteraient déjà beaucoup mieux ! Et si les investissements avaient été à la hauteur des besoins en termes d’entretien des locaux, de formation de personnels, de valorisation salariale, de développement de la recherche… on n’en serait pas là !
 
À la Gauche Révolutionnaire, nous défendons un monopole public du système de santé, de la recherche aux laboratoires, des hôpitaux aux ephad, et que les investissements soient planifiés démocratiquement par les travailleurs et les usagers, en fonction des besoins. Il n’y a qu’en sortant la santé des griffes des capitalistes avides de profits que nous pourrons redonner du sens aux métiers du soin et respecter la dignité des travailleurs et des patients !