Contre l’Europe des banques et des patrons Votons NON à la Constitution européenne

Le 29 mai 2005 aura lieu le référendum sur la constitution européenne qui est une synthèse de toutes les politiques ultralibérales de tous les gouvernements et du patronat d’Europe. L’Union européenne, via les traités comme celui de Maastricht, de Barcelone ou de Lisbonne et les accords de Schengen, a permis d’organiser les attaques contre les travailleurs, les services publics… à l’échelle européenne. Le principe même de la Constitution, inscrit dès le début du texte au titre des « objectifs de l’ Union » est « un marché intérieur où la concurrence est libre est non faussée » (article I-3-2).

Article paru dans l’Egalité n°113

Non aux délocalisations

La Constitution légitimera et facilitera les délocalisations des entreprises dans les pays de l’Est pour augmenter leurs profits, augmentant ainsi dans les pays de l’Europe de l’ouest le nombre de licenciements, le chômage, la misère et la précarité. De plus, les gouvernements et le patronat des pays de l’Est n’hésitent pas eux aussi à délocaliser en Asie car le coût du travail et de la production y est beaucoup plus bas. La Constitution favorise la concurrence qui divise les travailleurs.

Non à la libéralisation des services publics

La constitution européenne s’engage clairement à privatiser tous les services publics. Il est question dans la Constitution de « services d’intérêt économique général » c’est-à-dire que tous les services sont « soumis aux règles de la concurrence » (article III-166). La directive Bolkestein (ex-commissaire européen) applique clairement ces dispositions : tous les pays de l’Union Européenne doivent s’engager à libéraliser tous les services publics. Cela signifie l’apparition de services payants ou d’une hausse des tarifs, la suppression de bureaux de poste, par exemple, et la remise en cause des acquis sociaux de la fonction publique.

Non aux attaques sur nos droits sociaux et le code du travail

Selon l’article III-207, « c’est par le fonctionnement du marché que doit se faire l’harmonisation des systèmes sociaux »! Tous nos acquis sociaux sont clairement attaqués. De plus, l’article III-203 invite les Etats membres à « promouvoir une main d’œuvre susceptible de s’adapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie ». La flexibilité et la précarité y sont vivement encouragées. Le droit au travail disparaît, tel que l’évoque l’article II-75-1, au profit du « droit de travailler » et le droit à la protection sociale est remplacé par un « droit d’accès aux prestations » (article II-94-1).

Non à une Europe impérialiste

Tous les gouvernements de l’ Union européenne s’engagent clairement à augmenter leur budget pour la défense et l’article I-41-3 prévoit que « les Etats membres s’engagent à améliorer progressivement leur capacités militaires » dans le cadre de l’OTAN.

Non à une Europe anti-démocratique

Selon l’article 1-26-2, seule la Commission européenne et non le Parlement européen a le droit de présenter une loi. Tout en sachant que les membres de cette commission ne sont pas élus mais  » choisis en raison de leur compétence générale et de leur engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance » (article I-26-4). Le patronat pourra de manière directe proposer des lois ultralibérales grâce à ses valets placés à la Commission.

Pourquoi nous appelons à voter Non à la constitution européenne

Si nous sommes contre la Constitution européenne c’est parce qu’elle permettra une accentuation des attaques du patronat en lui donnant un cadre légal au niveau européen, aggravant ainsi les conditions de vie et de travail des travailleurs et des jeunes. Cependant, le Non doit avoir un contenu social et non nationaliste. La peur de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne et les discours qui rejettent la responsabilité du chômage et de la misère en Europe occidentale sur les travailleurs des pays de l’Est n’est que de la poudre aux yeux pour détourner la classe ouvrière des vrais responsables : la bourgeoisie, leurs gouvernements et le capitalisme. Les délocalisations émanent des politiques des différents gouvernements et du patronat qui souhaitent une Europe ultra-libérale, sans services publics, sans droits sociaux, anti-démocratique et impérialiste pour faire face à la puissance américaine et continuer de faire des profits !

La propagande actuelle du Medef est de nous faire croire que les ouvriers français ne travaillent pas assez et sont trop payés « obligeant ainsi les patrons à délocaliser »! Les travailleurs de l’Est connaissent le même scénario : des entreprises allemandes ont été délocalisées en République Tchèque car les coûts du travail et de production y sont beaucoup plus bas mais certaines ont été redélocalisées en Asie car les coûts y sont encore beaucoup plus bas !

Tous ces arguments ont pour objectif de diviser les travailleurs et les jeunes en utilisant le racisme et le nationalisme. Tous les travailleurs et quelsl que soient leurs pays se font exploiter par le patronat. Pour lutter contre la délocalisation, les privatisations, la précarisation de l’emploi et la destruction du droit au travail, il faut que la classe ouvrière soit unie de Dublin à Istanbul. Seule cette solidarité internationale entre jeunes, travailleurs renversera cette Europe ultralibérale et impérialiste.

Et c’est sur ces bases que la Gauche révolutionnaire appelle à voter Non au référendum. Elle se bat et se construit, sur une unité de classe, au sein d’une Internationale ouvrière – le CIO – au-delà de nos différences culturelles et au-delà des frontières mises par les capitaliste.

Le CIO se bat pour une Europe socialiste et démocratique, où l’économie sera organisée par les travailleurs eux-mêmes, pour la satisfaction des besoins de tous, garantissant les intérêts des travailleurs et des jeunes, quelle que soit leur nationalité et se battant pour une réelle égalité homme-femme.

Seule cette Europe socialiste et démocratique éradiquera réellement la misère, la précarité, le racisme, le sexisme et les guerres.

D’Istanbul à Dublin
Contre l’Europe capitaliste
Par nos luttes, construisons l’alternative
Le socialisme !

Par Fatima