Bonne année et on verra pour la santé !

C’est maintenant officiel l’année 2003 sera l’année de l’handicap. Notre gouvernement s’est décidé à résoudre comme à son habitude des problèmes dit « de gauche », afin, peut être une fois de plus, mieux nous resservir un bon programme fantôme qui ne servira à rien, sauf, bien sûr, des phrases chocs et des exemples médiatiques vendeurs comme la collecte des pièces de Madame, accompagnée d’un médaillé olympique, afin que nos chères têtes blondes apprennent qu’il est important de donner pour des enfants malades et que ce n’est surtout pas à l’Etat de le faire !

Article paru dans l’Egalité n°99

Le programme annoncé se décompose en 5 points : il y a tout d’abord l’insertion de l’enfant au sein d’une scolarisation normale. Ce qui pourra peut être éviter les amalgames entre les différents types d’handicap (physiques et mentaux) et évitera peut être que des parents soient dans l’obligation de scolariser leurs enfants en institut médico-éducatif à défaut de trouver une place dans les écoles « normales « . Il ouvre aussi par le fait un accès facilité à l’enseignement supérieur, voire universitaire. L’idée est excellente, mais où sont les financements, les embauches de personnels et comment cela s’inscrira t-il dans le cadre de la décentralisation et de la suppression des emplois jeunes si utiles ?

La seconde proposition est une aide au maintien à domicile de la personne handicapée. Cela comprend, entre autre, pour les personnes très invalidées qui bénéficient de l’aide d’un tiers et donc d’une allocation dite de « tierce personne », d’une réévaluation de cette allocation qui n’est que de 508 euros pour un emploi qui est parfois de 24 heures sur 24. Cette mesure s’accompagnant d’une aide afin d’adapter « le lieu de vie du handicapé », peut être y aura-t-il des aides afin de remettre aux nouvelles normes certains appartements et qu’il sera un jour possible de stipuler son handicap afin d’obtenir un appartement HLM adapté, sans que cela entraîne un surcoût pour le locataire ! D’un autre coté on nous annonce le non-remboursement à 100 % de plus de 60 médicaments dit de « complaisance » notamment des antidépresseurs indispensables pour des personnes en situation de stress ou de fragilité psychologique. Une diminution de la Couverture maladie universelle (qui déjà comportait de nombreuses injustices) dont bénéficie chacun et qui à peine installée est déjà attaquée et lésera donc les personnes qui en ont le plus besoin dont les handicapés. La troisième mesure rentre dans la « citoyenneté de l’handicapé », sur des bonnes phrases à la Raffarin, d’égalitarisme des « France », ce n’est pas reconnaître implicitement une différence mais en prendre conscience. Dans la forme, cela correspond à l’augmentation des subventions de l’Etat en cas de contrat « ville handicap », une sorte d’accord entre une association d’handicapés et une ville et qui devrait faciliter l’accès de la personne handicapée à l’espace urbain comme des rampes d’accès pour des fauteuils et des feux sonores permettant aux mal voyants de traverser aux passages piétons. Cela reste malheureusement très rare en dehors de la capitale même si les enveloppes restent importantes. Les quatrième et cinquième mesures traitent de l’insertion dans le cadre du monde du travail. De par la loi, les entreprises sont soumises à un quota d’embauches de travailleurs handicapés si elles disposent de 100 salariés au moins. Dans le cas ou celui-ci n’est pas respecté, l’entreprise est taxée d’une amende qu’elle reverse à une caisse chargée de la formation de ces mêmes handicapés et qui est chargée ensuite de leur offrir des formations qui leurs permettront de retrouver un emploi plus vite.

Dans la réalité, même avec les aides de l’Etat ces formations longues durent toute la vie et les travailleurs handicapés reste employés à coup de contrats précaires. On a aussi vu la polémique sur l’absence de contrat de travail des personnes travaillant en Centre d’aide par le travail (CAT) suite à la sortie d’un livre en novembre dernier. La plupart des intervenants se retranchant derrière un « c’est normal après tout » ! Mais l’exemple le plus flagrant à été avant cette « année de l’handicap », de la « semaine de l’handicap » où malgré l’annonce de ces mesures les employeurs n’étaient pas au rendez-vous. Par contre la plupart des travailleurs handicapés à la recherche d’un emploi, si ! Cela entrant dans le cadre du PARE, leur présence n’étant pas obligatoire mais conseillée et monsieur Chirac avait « oublié » de prévenir le patron du MEDEF de cette journée. Donc soyons surtout attentifs à ce qu’ils disent et à ce qu’ils font réellement et ne tombons pas dans l’image d’Epinal, d’un Chirac plus humain qu’il ne l’est !

Par Arnaud Benoist