Afrique de l’Ouest, Franc CFA : comment rompre avec la domination impérialiste ?

En 2019, Macron avait annoncé la fin du franc CFA. En 2024, la monnaie est toujours là, le gouvernement propose juste un changement de nom ECO ! Créé à la fin de la seconde guerre mondiale, elle permet à la France de maintenir une partie de l’Afrique sous sa coupe. Les pays comme ceux de l’Union Monétaire Ouest Africaine doivent mettre sur un compte au Trésor français 50 % de leurs réserves monétaires et c’est le Trésor français qui verse les intérêts après ça.

Article paru dans notre journal l’Egalité n°222.

Le franc CFA est fabriqué en France et est indexé sur l’euro. Aujourd’hui, cette parité fixe et la garantie de convertibilité du franc CFA profitent à toute l’Eurozone, car cela facilite leurs investissements en Afrique, le rapatriement des capitaux et l’importation de nos matières premières. C’est une zone d’échanges sans taxes. Le franc CFA est donc un outil de contrôle de l’Afrique par l’Europe et la France.

Aujourd’hui, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dirigés par des juntes militaires suite aux coups d’état récents qui ont dégagé le pouvoir, suspendent leur adhésion au FCFA. Ils veulent créer une autre monnaie. C’est un signal de leur rupture avec l’impérialisme français. La Chine s’est déjà dite prête à « aider ».

Thomas Sankara disait : 

« le franc CFA, lié au système monétaire français est une arme de la domination française. C’est pourquoi le Burkina se bat pour mettre fin à cette situation à travers la lutte de notre peuple pour l’édification d’une économie autosuffisante, indépendante. Cela durera combien de temps encore, je ne puis le dire »

Sankara avait quand même créé l’Union Révolutionnaire de Banque mais pensait qu’il serait plus judicieux de faire une monnaie à l’échelle sous régionale.

La question de bâtir une monnaie est délicate car liée à la nature de l’économie. Contrôler et produire sa propre monnaie implique que les travailleurs et les jeunes prennent le contrôle de toute l’économie de leur pays en expropriant les capitalistes et ne rien laisser des industries ou des affaires économiques aux mains des capitalistes des pays riches comme d’Afrique elle-même.