Chili : stop aux attaques contre les organisations de quartier !

Comme en dictature, vers 4 heures du matin le samedi 6 juillet, une importante descente de la police militaire a été menée sur l’espace communautaire Pablo Vergara Toledo situé à la « Ville France », un quartier populaire situé au sud-ouest de Santiago.

Les principales cibles du raid étaient les lieux de vie et d’organisation, comme la salle des repas des peuples ou le studio de radio. La descente avait pour but de réprimer ceux qui s’apprêtaient à commémorer la mort de sa fondatrice, Luisa Toledo, une mère qui a eu deux de ses enfants assassinés pendant la dictature). Ce raid est décrit comme la plus grande attaque contre les organisations de la classe ouvrière locale au Chili depuis la dictature de Pinochet.

Un groupe de jeunes artistes venu de la ville de Vaparaiso pour assister à cet acte de commémoration, avait comme objectif d’y participer par des numéros artistiques. Ils avaient demandé à être hébergés dans les locaux de la radio communautaire, ils ont été surpris pendant leur sommeil lorsque le raid est rentré avec violence.

La police a tout détruit, les installations de la station radio et de la salle à manger ont été gravement endommagées, la nourriture destinée aux repas a été jetée, des dossiers d’assistance sociale et médicale ont disparu ; les meubles et même des livres ont été détruits… Encore une fois, comme en pleine dictature ! La barbarie (et la stupidité) des policiers a été telle qu’ils ont même attaqué une personne handicapée SDF qui se trouvait dans les locaux.

On dénombre un total de 14 arrestations. Neuf ont depuis été déclarés illégales par un magistrat.

Ce sont les mêmes méthodes qu’ils ont utilisées pour soumettre les Mapuches (peuple autochtone). Les problèmes de l’insécurité, de la délinquance et du narcotrafic servent de prétextes bidon pour attaquer les organisations sociales des travailleurs, des jeunes et des peuples qui veulent changer les choses par leur action.

Le gouvernement de Boric ne cesse d’injecter de l’argent dans la « sécurité », mais pas la vraie : celle qui permet à toutes et tous d’avoir un emploi, un logement, une vie digne.