Contre les licenciements, pour l’augmentation des salaires, pour un emploi pour tous… Unir les luttes !

Une des questions que beaucoup se posent, c’est comment va-t-on se débarrasser de Sarkozy ? Mais en fait, cette question en cache d’autres… Parce que Sarkozy ou pas, notre quotidien, c’est les bas salaires, la précarité, les licenciements, les discriminations… D’un côté Sarkozy symbolise à lui tout seul une aggravation de cette situation pour une majorité d’entre nous, de l’autre on voit bien qu’il ne s’agit pas que de lui, mais de toute une politique qui est menée depuis plusieurs années. Alors comment faire pour changer ça ?

Article publié dans l’Egalité n°124

Sarko représente une véritable guerre contre les travailleurs, les jeunes, les chômeurs… Tout le monde a en mémoire les propos insultant de Sarkozy sur les banlieues, les immigrés ou les jeunes. D’un côté une politique qui enfonce des millions de personnes dans la pauvreté, qui les isole dans des quartiers où il n’y a plus rien, de l’autre un ministre de l’Intérieur qui accuse ces mêmes gens, notamment les jeunes, d’exprimer une certaine colère. Ce sont les politiques capitalistes qui ont créé la situation sociale dans laquelle nous sommes.

Le chômage, les bas salaires, la précarité… Ce ne sont pas les travailleurs qui décident cette situation mais bien le capitalisme. Les travailleurs d’Airbus, d’Alcatel-Lucent, d’Arena, de DIM etc. le savent. Il sont qualifiés, ils ont travaillé dur, mais d’un seul coup, compte tenu de la nécessité de maintenir un taux de profit suffisant, on les jette car ils ne sont plus assez rentables. Pour pouvoir encore plus exploiter les travailleurs, les capitalistes (grands patrons, groupes d’actionnaire…) exigent encore plus d’attaques sur la législation du travail, de limiter toujours plus le droit de grève et les luttes collectives des travailleurs. C’est de cette politique que Sarkozy se veut le « meilleur » représentant : ses premières mesures attaqueraient le droit de grève, détruiraient le contrat de travail type CDI pour le remplacer par un  » contrat unique inspiré du CNE « .

Stopper cela en votant Royal ou Bayrou ?

En fait, Sarkozy ne fait que transcrire en mesures les volontés des capitalistes. Car ce sont bien les exigences des grands capitalistes qui déterminent en définitive les politiques mises en place, quels qu’aient été les gouvernements. Les privatisations en cours n’ont pas été décidées seulement sous le gouvernement actuel mais préparées par le gouvernement Jospin qui l’a précédé. En 2000 par exemple avait été signé « l’agenda 2010 » qui fixait comme tâche dans toute l’Union européenne de libéraliser l’ensemble des secteurs publics. C’est simultanément dans plusieurs pays que la Poste, l’énergie ou le chemin de fer sont peu à peu démantelés ou réorganisés pour préparer la privatisation.

Voter contre Sarkozy en faisant passer Royal (et pour certains Bayrou) peut avoir l’air de mettre une claque au représentant le plus agressif des capitalistes. Mais même si c’était l’un de ces deux là qui passait, le problème reste entier. Aucun ne veut s’attaquer aux multinationales et aux lois du capitalisme. Même si ils ont l’air d’avoir une méthode moins dure, leur politique sur le fond est la même que celle de Sarkozy. Et l’un comme l’autre ont participé à différents gouvernements qui ont mené toute une série d’attaque contre les travailleurs : Royal avec Jospin et Bayrou avec Juppé. Tous ces candidats ont en commun d’avoir été pour le Traité Constitutionnel Européen, pour le Oui à une Europe encore plus libérale lors du référendum de 2005. La politique qu’ils mettraient en place irait dans la continuité de celles qui ont été faites.

Même si on peut comprendre que certains voteront contre Sarkozy au second tour, ce n’est pas cela qui va réellement changer les choses. Ce sont bien les luttes des travailleurs qui seront déterminantes. Ce n’est que par nos luttes que nous pouvons faire reculer les attaques des capitalistes. Les grèves de ces derniers mois pour l’augmentation des salaires, celles en cours, à Airbus ou ailleurs, montrent la voie. C’est par la lutte collective des travailleurs que nous gagnerons contre les capitalistes. Votons pour les candidats anticapitalistes et préparons les luttes !

Ce qui nous manque, c’est une lutte vraiment unifiée rassemblant les jeunes et les travailleurs. Pour gagner de véritables augmentation de salaire, pour empêcher les licenciements, pour stopper les privatisations et obtenir la renationalisation des services publics privatisés, c’est une lutte d’ensemble qu’il faut. Pour la préparer, il nous faudrait un nouveau parti de lutte. Un nouveau parti des travailleurs, anticapitaliste, démocratique, permettrait de discuter ensemble de la stratégie pour les luttes. Il permettrait de mener bataille ensemble dans les syndicats pour les forcer à réellement généraliser la lutte. Durant cette élection nous devons participer à l’ensemble des luttes et nous préparer aux attaques que risque de nous faire subir le prochain gouvernement.

Mais nous devons également essayer de rassembler un maximum de voix autour d’un vote anticapitaliste et qui permette de développer la perspective d’un nouveau parti des travailleurs. Buffet pour le PCF critique le capitalisme. Mais ce parti reste lié au PS avec qui il gère de nombreuses collectivités territoriales. Il maintient l’idée, et donc l’illusion, qu’on pourrait changer le PS. Une telle tactique ne peut pas préparer les travailleurs à réellement lutter de manière indépendante mais au contraire continue à les lier à un parti qui a pourtant complètement accepté les lois du capitalisme. On ne sait pas si Bové va se présenter à l’heure ou nous écrivons. Il est évident que la plupart de ceux qui voteraient pour lui sont contre le capitalisme. Mais malheureusement, Bové ne défend pas l’idée d’un nouveau parti. une fois passé l’élection, on se retrouvera donc à nouveau avec les vieux partis de la gauche « gouvernementale » sans instrument pour nous organiser et nous défendre.

Arlette Laguiller pour LO et Olivier Besancenot pour la LCR se présentent clairement comme anticapitalistes. Ils défendent toujours la nécessité de s’en prendre au capitalisme, d’aller prendre dans les profits pour financer les salaires, les emplois etc. Et contrairement au PS et ses alliés, ils défendent ces idées en ne maintenant pas l’illusion que cela pourrait se « négocier » avec les capitalistes. Un fort score pour eux serait un encouragement pour nous tous. Cependant dans leur campagne, le lien avec les luttes des travailleurs et avec la construction d’un nouveau parti, reste très flou. Or, ce devrait être un élément central car sans alternative à la pseudo-gauche actuelle, les travailleurs restent isolés.

Contre le capitalisme, pour le socialisme

Si une initiative surgit enfin, qui soit un pas vers un nouveau parti de lutte contre le capitalisme, nous en serons partie prenante sans hésiter. Dans cette campagne, nous défendrons les revendications issues des luttes et la nécessité d’un nouveau parti de combat contre le gouvernement et les patrons. Il n’y a pas d’issue dans ce système économique basé sur l’exploitation. Nous voulons mettre en avant la nécessité d’une alternative au capitalisme. Seul le socialisme, où l’économie sera sous le contrôle démocratique des travailleurs, organisée et planifiée en fonction des besoins, permettra d’en finir avec les horreurs de ce système. Pour atteindre ce but, il faudra une lutte collective et généralisée des travailleurs, mais aussi un parti capable de mener à bien cette tâche. C’est en s’organisant dès maintenant qu’on préparera réellement l’alternative au capitalisme et aux partis qui le servent. C’est pour cela que nous invitons tous ceux et toutes celles qui sont d’accord avec ce but, qui veulent lutter contre le capitalisme, à ne pas hésiter et à nous rejoindre.

Par Alex Rouillard