L’Union Européenne, une union de capitalistes [Dossier élections européennes 5/9]

L’Union Européenne est officiellement créée par le traité de Maastricht en 1992, qui va poser les bases d’une monnaie unique, une citoyenneté européenne, et le PESC, politique extérieure et de sécurité commune. Mais les bases de L’Union Européenne sont créées des années plus tôt.

Autre volet de notre dossier consacré aux élections européennes et à la question de l’Union Européenne paru dans notre journal l’Egalité n°222.

Dès les années 60, des traités commerciaux sont mis en place autour de la production du charbon et de l’acier, à la suite de la crise énergétique de 56. Deux traités distincts sont signés à Rome en 1957, l’un portant sur la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom), l’autre instituant la Communauté économique européenne (CEE). Ces marchés communs mettent progressivement fin aux contrôles des marchandises aux frontières des pays membres.

L’Union européenne est avant tout une construction capitaliste qui n’a rien à voir avec la fraternité des peuples. L’UE n’est pas un État (et n’en sera jamais un) ; elle n’est pas une fédération non plus. Aucune de ses directives n’est une loi, et tout au plus, les États doivent s’acquitter d’amendes s’ils ne les appliquent pas. C’est une zone de libre échange des marchandisesqui a permis aux industries de se délocaliser, notamment dans les pays plus pauvres d’Europe de l’Est, avec de plus bas salaires, de plus mauvaises conditions de travail. 

L’Union Européenne sert à coordonner à l’échelle supranationale les destructions de services publics, les dérèglementations des droits des travailleurs, des protections sociales… Elle est dominée par la France et l’Allemagne, qui ont plus de poids (de voix) dans les décisions de l’UE. C’est un instrument puissant en lien étroit avec l’OTAN dont 23 pays en sont membres. Tout ceci permet de conduire ces politiques contre les travailleurs et la population, utiles donc aux capitalistes.

Ce n’est pas une institution démocratique

L’élection du Parlement européen se fait au suffrage universel à la proportionnelle mais il n’a aucun réel pouvoir. C’est la commission européenne qui a toujours le dernier mot. Si il y a une décision des citoyens, ce n’est pas pris en compte. C’est ce qu’il s’est passé en 2005, les citoyens français et néerlandais se sont prononcés contre le traité constitutionnel. L’Europe s’est alors enlisée dans une crise institutionnelle. Finalement,le gouvernement PS de Jospin s’est assis sur les 54,67% de votes contre et a ratifié le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009. Cela en dit long sur leur pseudo-démocratie.

L’UE ne changera pas, puisque son objectif n’est ni d’harmoniser par le haut la situation des populations des pays membres, ni d’améliorer nos conditions de vie et de travail. Et il faudra briser cette institution. Ce sera par des luttes communes des travailleurs de chaque pays et ensemble que nous pourrons mettre à bas ces gouvernements capitalistes.