Macron , Attal et leur gouvernement de combat : Mais pourquoi cette avalanche d’attaques ?

Depuis la mise en place du gouvernement Attal par Macron, ils n’arrêtent pas, frénétiques, d’annoncer mesures et réformes, un « choc » par-ci ; une « disruption » par là. Ils sont dans une course de vitesse pour permettre aux plus grands capitalistes de se faire un maximum de profits en un temps record avant la tempête de la nouvelle récession.

Ce qui marche plutôt pas mal. Les dividendes en France ont augmenté de 13,3 % en un an, représentant près d’un tiers des dividendes versés en Europe. BNP Paribas, Sanofi, Axa, LVMH et Engie sont tous dans le top 20 mondial. Macron représente cette frange-là des capitalistes français : la plus intégrée au capitalisme mondial et la plus arrogante. Des gens comme Carlos Tavares (patron de Stellantis) et sa rémunération annuelle de 36,5 millions d’euros – 518 fois le salaire moyen à Stellantis (ex-Peugeot) – qui ne pose aucun problème au gouvernement sinon que c’est difficile à « justifier auprès des citoyens » (véritable citation de Macron). Le même Tavares que Michel-Edouard Leclerc qualifie sans honte de « génie », lui qui estime que son salaire de « quelques centaines de milliers d’euros par an » est « beaucoup par rapport au commun des mortels ». Les gens de cette classe se prendraient-ils pour un genre d’êtres suprêmes ? Cela ne nous rappelle-t-il pas Macron se qualifier lui-même de « Jupiter » ?

Cette contre-révolution sociale a un enjeu de fond

Le mandat de ce semi-Bonaparte est de mener aussi loin que possible la contre-révolution sociale que les gouvernements de droite comme du PS mènent depuis trente ans. Pour la classe dirigeante, il y a un enjeu : transformer fondamentalement le système français. Leur rêve capitaliste, c’est une société débarrassée de ses éléments de solidarité : où tout est marchandise, où tout s’achète et se vend pour devenir une source de profits pour un nombre toujours plus petit de capitalistes. La loi du marché ? Nous les marxistes appelons cela la dictature du profit.

Toutes les politiques que mènent Macron-Attal, avec l’accord de la droite, du RN et d’une partie du PS, répondent aux objectifs qui guident les capitalistes en France : installer des zones d’influence et des secteurs phare que sont le luxe, les transports, l’énergie et l’armement ; tenter de briser les secteurs pas suffisamment ouverts au marché que sont encore, pour partie, les secteurs publics ; et accroître la surexploitation des travailleurs et des jeunes. Ceci explique la loi contre les chômeurs et la création de France travail, la réforme du collège qui organise le tri des enfants dès 11 ans…

Un va-t-en guerre qui joue avec le feu

C’est dans ce contexte qu’il faut analyser la position vindicative de Macron. Il cherche à se placer en position de leader face à un Scholz fragilisé en Allemagne. Et après le tollé international de ses déclarations au Proche-Orient, il doit redorer son blason. D’où ses sorties médiatiques avec ses gros muscles face à Poutine. Cette position « va-t-en guerre » a pour but d’entretenir un climat sous tension en France et de se montrer au niveau international. Mais aussi, bien sûr, d’offrir de nouveaux marchés aux industriels de l’armement français, qui, en dix ans, ont presque doublé leurs exportations. La France est désormais deuxième exportateur mondial d’armes, juste devant la Russie !

Le gouvernement joue avec le feu. Macron et les capitalistes savent que la colère sociale grandit et peut exploser. Alors il essaie de gagner du temps. D’une part en alimentant le racisme, notamment contre les maghrébins et les noirs africains, contre les musulmans, comme principale arme de division de la classe ouvrière. La loi Darmanin l’illustre. D’autre part, en réprimant systématiquement le mouvement ouvrier organisé et les syndicalistes, mais aussi les mobilisations antiracistes, anti-guerres et de défense de l’environnement…

Pour contrebalancer – et sans quoi son « ni de droite, ni de gauche » serait vraiment « que de droite » – à l’instar de Hollande avec le mariage pour tous, Macron utilise la constitutionnalisation de l’IVG ou le droit à mourir dignement pour avoir l’air progressiste… Ces quelques mesures sont des avancées, mais ça ne trompe personne.

Ça finit toujours mal pour Bonaparte

Seule une action consciente des travailleurs et travailleuses peut stopper cette mécanique.
Comme chez tout Bonaparte, il y a un caractère extrêmement aventuriste, tendant à l’extrême les contradictions de classe dans la société. Les prédécesseurs de Macron dans ce domaine ont toujours eu une fin mouvementée pour eux. Mai 68 avait, par la plus grande grève générale de l’histoire, mis fin à De Gaulle. À cette différence près (et non des moindres) que Macron n’a aucun soutien dans la population. Sa brutalité masque mal sa faiblesse politique.

Et comme en 1968, une fin précipitée du quinquennat Macron poserait la question du pouvoir et d’un gouvernement des travailleurs. Un tel gouvernement serait seul à même de mener une politique qui ne serve pas les intérêts des capitalistes. La nécessité d’une autre politique tout comme l’élection présidentielle de 2027 posent tout autant la question d’une alternative politique pour les travailleurs.

Notre camp, celui des travailleurs, des jeunes, des opprimé-es, ne manque ni de colère ni d’envie profonde d’une société solidaire et égalitaire. Nous manquons d’organisation. Nous avons besoin d’un parti pour nous unifier massivement, autour d’un programme de lutte contre le capitalisme et sa dictature du profit, pour le remplacer par la seule alternative possible : une société socialiste où les capitalistes et leurs serviteurs sont dégagés du pouvoir et de la propriété des grands secteurs de l’économie, pour qu’on puisse nous-mêmes les gérer et satisfaire les besoins de toutes et tous dans la société.