Pour les migrants, l’horreur aux frontières [Dossier élections européennes 6/9]

Depuis 2014, plus de 27 364 personnes sont mortes en Méditerranée, en ayant tenté de gagner l’Europe. Pourtant, « Frontex n’est pas un service de sauvetage coûteux », dit Fabrice Leggeri, ex-directeur ! Frontex, c’est l’organisme de gestion des frontières externes de l’Europe, soit des centaines de camps de détention, où les gens sont entassés dans des conditions atroces : cellules bondées et insalubres, fouilles violentes, vols et tabassages par les gardiens, enfants livrés à eux-mêmes, manque de sanitaires… Un détenu irakien témoigne : « Je viens d’un pays en guerre, mais je n’ai jamais vu autant de souffrance qu’ici. Il n’y a ni électricité, ni eau. Nous buvons à l’urinoir. »*

Autre volet de notre dossier consacré aux élections européennes et à la question de l’Union Européenne paru dans notre journal l’Egalité n°222 par Connor.

Pendant ce temps, les responsables de Frontex sont très occupés à signer des contrats juteux : drones, biométrie, capteurs, IA, caméras… Avec tout l’argent engouffré dans cette débauche de technologie, il y aurait de quoi accueillir dignement ! Quand ils servent de prétexte à plus de surveillance, les immigrants sont décrits comme des voleurs d’emplois, mais les plus gros voleurs sont les capitalistes, qui préfèrent dépenser dans des dispositifs inhumains… en étant tout à fait prompts à faire venir des étrangers pour les exploiter jusqu’à l’os.

Il faut développer des structures d’accueil et de sauvetage en mer, sous le contrôle des travailleurs plutôt que celui des patrons du sécuritaro-industriel.